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Matériaux-procédés

Les produits issus des secteurs de la mécanique sont très généralement des ensembles constitués de différentes pièces ayant chacune une ou des fonctions principales. Ces fonctions requièrent de chaque pièce un certain nombre de spécifications en rapport avec la tenue mécanique, les propriétés magnétiques ou électriques et la durabilité en service. La compatibilité du produit par rapport aux conditions de service est assurée en partie par les caractéristiques intrinsèques des matériaux mis en \oeuvre. Ces caractéristiques permettent de destiner certaines classes de matériaux à des usages spécifiés. Parmi les diverses caractéristiques courantes des matériaux en usage dans l'industrie mécanique, citons : Outre ces caractéristiques, les matériaux sont disponibles sous différentes formes. Ainsi des états de livraison en particules, en granulés, en barres, en plaques, en lingots, en fils, en tissus ou en films sont couramment rencontrés. La forme et la morphologie sous laquelle se présente la matière première est un élément important qui conditionne la gamme de fabrication propre à la phase de mise en forme de la pièce. Les procédés de mise en forme et leurs combinaisons possibles sont particulièrement variés. Ils concernent l'ensemble des classes de matériaux (métallique, céramique, organique, composite). De plus, les procédés confèrent aux matériaux mis en forme des attributs et des propriétés. Le procédé détermine des aspects géométriques tels que la forme et la taille, ainsi que les microstructures et parfois même la composition chimique. À ce titre, les techniques de mise en forme exploitent les propriétés des matériaux en vue de contrôler les futures propriétés d'emploi du matériau constitutif de la pièce. Les aspects typiques du contexte de production sont les cadences de fabrication, la consommation énergétique, le prix de revient de la pièce, le recyclage. Les difficultés éventuelles lors de la mise en \oeuvre du procédé et le contrôle de la stabilité de celui-ci en production (répétabilité) constituent des éléments importants pour le choix d'une association matériau-procédé. Ce choix peut être réalisé parmi l'ensemble des procédés, dont quelques exemples sont présentés dans la liste suivante : La liste non-exhaustive ci-dessus met l'accent sur les aspects cadences de production et précision dimensionnelle atteignable en cours de mise en forme. Dans ce cadre, le moulage par injection et la compression à froid des poudres sont particulièrement proches. Afin d'opérer une sélection parmi ces deux procédés, d'autres caractéristiques sont à prendre en compte suivant le domaine d'application (durée de vie de l'outillage, prix de l'outillage, rayon du congé de raccordement minimum). Lorsque le choix de la combinaison matériau-procédé se pose de manière précise, de nombreux paramètres sont à prendre en compte : Il n'existe pas de mauvaise solution concernant les associations matériaux-procédés, mais de mauvaises applications pour des cas et contextes clairement identifiés. Ainsi, la métallurgie des poudres a trouvé au cours des années de son développement des domaines d'applications privilégiés. Afin d'illustrer ce propos, considérons les exemples suivants. La production d'engrenages peut être, entre autre, réalisée par usinage. Dans ce cas, une portion importante du volume initial de matière première est perdue sous forme de copeaux. Généralement composé de plusieurs phases (ébauche, finition), ce procédé permet d'obtenir de très bonnes précisions dimensionnelles sur la géométrie des dentures. Les engrenages peuvent également être produits par injection d'acier en fusion. Par ce procédé primaire, il est possible d'obtenir des géométries précises, mais les moules d'injection sont chers, et les reprises d'usinage souvent nécessaires (ébavurage, rectification). Une autre technique mise en \oeuvre aujourd'hui dans le secteur automobile est la compression à froid de poudre de fer en matrices, cette opération étant suivie d'une phase de frittage. Ce procédé permet de minimiser les pertes de matière première (de l'ordre de 1%). Les pièces sont comprimées "juste aux cotes" car il n'est pas nécessaire d'ajouter une d'opération secondaire (reprise d'usinage, calandrage) pour obtenir la géométrie requise. Pour ces pièces de formes complexes, les cadences sont élevées (plusieurs centaines de pièces à l'heure). Ce dernier argument est déterminant pour le choix de ce procédé spécifique. La gamme de fabrication composée des opérations de compression à froid et de frittage des poudres de carbure de tungstène (céramiques techniques) permet la réalisation d'outils de coupe beaucoup plus performants que ceux en aciers "rapides". Produites en très grandes séries, les plaquettes d'usinage doivent être obtenues en une seule étape, car les opérations secondaires ne sont pas envisageables pour ce matériau très dur et fragile. Cela implique l'obtention directe de la géométrie du produit fini. Par ailleurs, ce procédé n'est pas concurrencé par les procédés de moulage compte tenu des températures de fusions caractéristiques des céramiques techniques. Certains procédés spécifiques à la métallurgie des poudres, comme la compaction isostatique à chaud (CIC), sont mis en \oeuvre depuis quelques années pour la fabrication de turbines. Plus particulièrement, cette technologie est considérée lorsque les pâles sont comprises entre deux flasques (circulation du fluide dans une forme fermée). De nouvelles géométries peuvent être ainsi envisagées dans la mesure où elles étaient inaccessibles aux procédés d'usinage ou de soudage. Ainsi, le procédé de CIC permet d'obtenir directement une très bonne qualité dimensionnelle sur les pâles. Les mélanges de poudres utilisés, superalliage ou acier inoxydable, permettent d'obtenir des pièces à très hautes caractéristiques mécaniques pour un fonctionnement à température élevée. Les matériaux ainsi obtenus ont des propriétés de service équivalentes que celles issues d'une mise en forme par forgeage à chaud. Pour finir cette liste non exhaustive de domaines d'application, le cas des aimants permanents à forts champs magnétiques illustre encore les gains de performances qui sont conférés au produit par une association matériau-procédé spécifique à la métallurgie des poudres. La matière première est constituée de grains de poudres dont chaque grain a une orientation magnétique. Suite à l'application d'un champ magnétique, une même orientation est obtenue pour l'ensemble des grains. L'application d'une compression mécanique en matrice élastomère (Rubber Isostatic Pressing) permet par agglomération des grains de maintenir l'orientation préférentielle préalablement établie par un champ magnétique extérieur. Les aimants ainsi obtenus produisent des champs magnétiques plus intenses que ce que l'on peut attendre de matériaux massifs aimantés suite à la mise en forme. Ces derniers sont produits par exemple par usinage dans la masse après une première phase faisant intervenir la fonderie.
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FRACHON Arnaud 2002-11-12