Synthèse des simulations des pièces en L Federal
Mogul
Les cinq simulations numériques (une pour la pièce E, quatre pour
la pièce B) ont systématiquement donné lieu à l'analyse des
répartitions de masse volumique et des efforts sur les poinçons.
Un point important de l'analyse porte sur les conséquences
plausibles de l'approximation expérimentale faite pour déterminer
les hauteurs finales en fin de compression. Cette approximation
concerne à la fois les simulations des pièces E et B. Lors des
modélisations réalisées en supposant les outils rigides, la
hauteur en fin de compression est égale à la hauteur pièce
éjectée et de rayons égaux à ceux des outils (le rebond
élastique radial n'est pas pris en compte). Le volume simulé après éjection est
en tout état de cause supérieur au volume réel à la fin de cette phase
puisqu'il est augmenté des rebonds axiaux et radiaux. Quelle que
soit la phase simulée, les écarts dimensionnels suivant les
hauteurs par rapport à la pièce réelle peuvent être estimés de
l'ordre de +0.1 mm à +0.2 mm. Le modèle éléments finis n^&cir#circ;4 de la
pièce B intègre un modèle élastique pour l'outillage, les erreurs
sur les hauteurs en fin de compression en sont ainsi accentuées.
Le tableau 6.3.13 présente les dispersions des écarts
relatifs pour les densités pour 5 résultats issus des modèles de
la pièce B.
Tableau 6.3.13:
Dispersion des écarts relatifs en densité en fonction des
conditions de simulation pour la pièce B
modèle éléments finis
1
2
3
4 compression
4 éjection
dispersion des écarts relatifs (%)
2.43
0.53
2.49
1.57
0.59
Plus cette dispersion est petite, plus les gradients de densité
simulés sont proches des gradients associés aux mesures. La
différence entre les modèles éléments finis 1 et 2 est la prise en
compte de la décharge et de l'éjection. Ces deux phases
supplémentaires impliquent une forte réduction de la dispersion
(de 2.43 à 0.53). La même tendance est enregistrée entre "4
compression" et "4 éjection" pour une décroissance de 1.57 à 0.59.
La simulation de ces deux phases a une influence très positive sur
les répartitions de densité vis-à-vis des mesures expérimentales.
Par comparaison des valeurs associées aux simulations 2 et "4
éjection" (0.53 et 0.59), il apparaît que l'introduction d'outils
élastiques au modèle ne modifie pas significativement la
dispersion.
L'analyse combinée des distributions de densité et des efforts
conduit à préférer le modèle de Drucker-Prager/Cap au modèle de
CamClay. Les différences relatives entre simulation et mesure sont
de l'ordre de 30% au maximum si les résultats du modèle éléments
finis n^&cir#circ;4 de la pièce B ne sont pas considérés. Le calage des
évolutions des paramètres du modèle de Drucker-Prager/Cap qui a
conduit à ces résultats a été présenté en début de chapitre.
Pour parvenir à des résultats de calculs plus proches des densités
mesurées suite à l'éjection, quelques corrections pourraient être
apportées. Il faudrait premièrement modifier légèrement les
courses verticales de poinçons afin que les hauteurs en fin de
compression soient plus faibles. Ceci conduirait alors à une
surestimation probable de tous les efforts maximaux. Pour
corriger cette surestimation, il conviendrait alors de diminuer
les valeurs de fonction de la déformation volumique
plastique. Ce deuxième ajustement des données d'entrée n'est pas
aussi artificiel qu'il peut y paraître. A cette occasion, le
protocole expérimental qui permet l'association d'un niveau de
contrainte à une valeur de masse volumique fixée peut être
reprécisé. Le niveau de contrainte maximum est enregistré au cours
de l'essai de densification. Puis l'échantillon est extrait du
dispositif pour la mesure de la densité masse volumique atteinte.
L'échantillon comme les pièces industrielles subit au cours de la
décharge imposée par le dispositif expérimental un retour
élastique. Le niveau de contrainte atteint lors de la
densification se trouve alors associé à une valeur de masse
volumique légèrement sous-estimée. La prise en compte de cette
légère imprécision conduirait à faire une correction analogue à
celle précédemment proposée pour l'évolution du paramètre .
La procédure globale de corrections a posteriori par mise
en uvre directe des modèles éléments finis peut être qualifié
de "démarche de rhéologie inverse" pour une légère modification
des données d'entrée. Il demeure que cette démarche ne correspond
pas à l'esprit qui a guidé la construction des modèles de mise en
forme du procédé. Il s'agit en effet de valider ou d'invalider une
méthode de construction dont le déroulement est linéaire et en
lien direct avec les données expérimentales disponibles.
Suite à l'éjection simulée, le rebond radial a été comparé avec
les mesures expérimentales. Dans le cas des modèles éléments finis
2 ou 4, ce rebond est respectivement variable ou constant suivant
la hauteur de la pièce. Cette différence correspond à l'effet de
la modélisation des outils respectivement supposés parfaitement
rigides ou déformables. Les valeurs des rebonds moyens simulés
sont proches de la valeur expérimentale. Le comportement élastique
réel de poudre a été simplifié au travers de l'utilisation de la
loi de Hooke. Cette approximation respecte les ordres de grandeur
des amplitudes, mais il demeure que ce modèle ne permet pas une
bonne reproductibilité des valeurs expérimentales pour l'ensemble
des pièces.
Comme cela a été suggéré à l'occasion de la simulation de la pièce
E, le soulèvement de l'angle de la pièce au cours de la
compression pourrait fournir un indicateur à la formation de
fissures dues à une mauvaise cinématique de compression. Il demeure
que ce résultat doit être modéré par quelques commentaires en
rapport avec la réalité du procédé. La poudre conserve une
cohésion pratiquement nulle en début de compression. Le phénomène
de réarrangement des grains sous contraintes faibles est encore
majoritaire. Ce point permet de souligner que la région de l'angle
de la pièce resterait entièrement occupée par de la poudre au
premier stade de la compression. Cette phénoménologie particulière
au milieu pulvérulent ne peut être correctement reproduit par le
maillage éléments finis. Par ailleurs, le mode de détection
éventuel de la fissure prend la forme de la mise en contact de
deux lignes frontières de la pièce. Ces deux lignes forment un
angle initial de 90^&cir#circ; lors de la construction du maillage. Une fois
le cycle de compression entièrement simulé, l'angle de la pièce
est à nouveau entièrement occupé par la matière. Pour des masses
volumiques de l'ordre de 4.5 par exemple, il est
envisageable que ce phénomène de soulèvement se produise dans la
réalité sans pour autant conduire à une fissure. En effet, l'état
de pression de confinement imposé par l'outillage s'applique en
moyenne aussi sur l'interface de contact des deux lignes
frontières. Le niveau de pression pourrait être suffisant pour
permettre un phénomène de cohésion des grains de poudre situés de
part et d'autre de l'interface. Suite à l'éjection, aucune fissure
ne serait alors observée. Cette observation en rapport avec
l'évolution du maillage reste intéressante même si elle est
difficile à interpréter. Le fort gradient de masse volumique
simulé en zone 3 pour la pièce E est également un indice
intéressant. Ce type de répartition est en effet réputée comme
favorable à la formation de fissure.
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FRACHON Arnaud
2002-11-12